The Voices, un film rescapé de la fameuse “Black List”

Créée en 2005 par un ex associé de Leonardo DiCaprio, la Black List est très vite devenue une plateforme incontournable pour les apprentis (ou non) scénaristes désireux de vendre leurs scripts aux studios. Récit d’un (gros) succès.

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Ecrit par le le scénariste Michael R. Perry (Paranormal Activity 2), The Voices était classé 3e sur la Black List de 2009. Une gestation dans la douleur : si le film a pu voir le jour, c’est en grande partie grâce à Ryan Reynolds.
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© Le Pacte

Si on vous dit que le scénario de The Voices, l’étonnant nouveau film de Marjane Satrapi, qui oscille entre comédie et Thriller angoissant, était inscrit sur la fameuse Black List, il y a de bonnes chances pour que vous soyez interloqués. La Black List, ce n’est pas la fameuse Liste Noire qui circulait à Hollywood, sur laquelle on inscrivait les noms de ceux et celles qu’on soupçonnait d’être membres du Parti communiste au début des années 1950 ? Si si, tout juste. A la différence près que la Black List dont on parle, notamment baptisée ainsi en hommage / clin d’oeil à ces années sombres- est d’une toute autre nature.

The Black List, c’est d’abord la rencontre entre deux personnes, en 2005. Dino Sijamic, 25 ans à l’époque, programmateur vivant à Cambridge (Boston et non le Cambridge de Grande-Bretagne) tout en suivant les cours du prestigieux Gordon Institute au sein de la Tufts University, dans le Massachusetts. Il a travaillé pendant neuf ans au sein de l’industrie Hollywoodienne, et est désormais Vice-président du département créatif de la société de production de Will Smith, Overbrook Entertainment.

L’autre, c’est Franklin Leonard, ex cadre dans la société de production de Leonardo DiCaprio, Appian Way mais aussi chez Overbrook Entertainment. Brillant, il sort diplômé en 2000 de la Harvard Business School. Il est également passé chez Universal Pictures, où il fut un des plus jeunes Executives du studio en activité.

Passablement désespéré par la lecture de centaines de mauvais scénarios, Franklin Leonard décide alors de se tourner vers 75 confrères pour leur demander une liste de ce qu’ils considèrent comme les meilleurs scénarios lus et non encore produits dans l’année. Il reçoit de nombreuses réponses, qu’il décide de compiler en fin d’année dans une Black List. Au début, cette liste est envoyée sous forme de newsletter.

C’est Dino Sijamic qui gère la partie technique du projet : très rapidement, la Black List voit le jour sous forme d’un site web permanent. La Black List a d’abord permis de révéler trois films : Juno, de Diablo Cody et Ivan Reitman, que personne ne voulait alors produire; Une fiancée pas comme les autres de Nancy Olliver et Craig Gillepsie; et enfin Nos souvenirs brûlés d’Allan Loeb et Susanne Bier, avec Benicio del Toro et Halle Berry.

“Lorsque nous avons établi la première liste, personne ne savait ce dont il s’agissait. Trois ans plus tard, quand Diablo Cody a gagné l’oscar du meilleur scénario original pour Juno et Nancy Oliver, nominée pour Lars and the Real Girl, des scénaristes ont proposé d’autres grands scripts et la liste a gagné en crédibilité. Je crois que c’est une bonne source pour acheter du bon matériel” dira non sans satisfaction Franklin Leonard.

Dix ans après sa création, le principe reste immuable. Le sondage est effectué auprès de centaines de cadres ou producteurs de l’industrie, qui votent pour leurs dix scripts non-produits préférés de l’année ; ceux ayant été le plus mentionnés sont inscrits dans la liste. Elle est devenue tellement fameuse qu’elle comporte de nombreux scripts pour lesquels les Majors ont simplement posé une option dessus, mais qui n’ont pas encore reçu de feu vert pour une réalisation effective. Depuis 2012, les scénaristes peuvent eux-mêmes uploader leurs scripts sur le site web de Black List pour les faire lire, et rentrer directement en contact avec des producteurs, mesurer la popularité de leur script, etc. Un outil particulièrement précieux donc.

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