Emmanuel Macron contrarié par le débat sur l'euthanasie

Une proposition sur la fin de vie est examinée ce jeudi 8 avril par les députés. Un sujet de société sur lequel le gouvernement et Emmanuel Macron n’affichent pas une adhésion claire.

Un sujet sensible débarque à l’Assemblée nationale. Ce jeudi 8 avril, les députés examinent une proposition d’Olivier Falorni (Libertés et Territoires) sur la fin de vie. Adopté en commission, le texte prévoit que “toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique” puisse demander une assistance médicalisée active à mourir. Officiellement, le gouvernement y est opposé, s’appuyant notamment sur l’argument du contexte sanitaire. “Cela fait plus d’un an qu’on parle de mort et on veut un texte sur la mort ? Quelle image de notre société ! Achever le quinquennat sur des questions de mort, ce n’est pas génial !”, a réagi un proche du chef de l’Etat dans l’Opinion.

Déjà au Sénat le 11 mars 2020, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait exprimé un avis similaire sur le sujet : “Je ne crois pas que le moment choisi pour modifier le régime juridique de la fin de vie soit le moment opportun”, avait-il indiqué. Mais qu’en pense de son côté Emmanuel Macron ? Moi, je veux choisir ma fin de vie, disait-il à Laurence Ferrari sur C8 en 2017. Quatre ans plus tard, son entourage se montre plus mesuré. “Il n’y a pas de position personnelle du Président. Ce sont des débats qui transcendent la simple personnalité du Président”, affirme l’Élysée, toujours dans les colonnes de l’Opinion. Les convictions du président de la République sur ce sujet peuvent également être mises en perspective avec son éducation religieuse chez les Jésuites et sa proximité avec des personnalités, à l’instar du philosophe Paul Ricoeur qui rejetait l’euthanasie.

Un débat sur la fin de vie déjà clos ?

Dans un sondage Ifop pour l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, rendu public ce mercredi 7 avril, 93% des Français se disent favorables à une loi autorisant le recours à l’euthanasie pour les personnes souffrant de maladies insupportables et incurables. À côté de ça, avec la proposition d’Olivier Falorni, il s’agit de la troisième tentative des députés pour faire évoluer la législation sur la fin de vie depuis 2017. Mais le débat devrait une nouvelle fois tourner court puisque 3000 amendements ont été déposés, dont 2300 par cinq députés du groupe Les Républicains. Cette pratique, appelée de l’obstruction parlementaire, vise à empêcher tout débat alors que la proposition doit être examinée dans le cadre d’une niche parlementaire n’offrant qu’une journée de discussion pour l’ensemble des textes inscrits.

Article écrit avec la collaboration de 6Médias.

Crédits photos : SGP / BESTIMAGE

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